21 Mars 2017
Voté en novembre dernier, le conseil local en santé mentale (CLSM) de La Seyne sur Mer a tenu sa première assemblée plénière la semaine dernière. Au vu de la présence en nombre des acteurs locaux de la santé mentale, c’est un franc succès. Mais de quoi parlons nous au juste ?
La prise en compte croissante, au cours des années 2000, des questions liées à la santé mentale dans les politiques publiques, a conduit à la création et au développement de nouveaux dispositifs et de nouvelles pratiques locales, non plus dans les institutions mais dans la cité elle-même. La complexité des troubles psychiques, de leur prévention, des parcours de soins des personnes, de leur retentissement social et familial, incite au passage, pour la psychiatrie publique, d'une logique hospitalière à une logique territoriale nécessitant la participation de tous. Ces initiatives locales ont mis en exergue l'importance du travail transversal et des notions de parcours de soin, de citoyenneté et d'autonomisation des usagers. Elles ont été reprises dans différentes lois de santé publique, dans les plans «psychiatrie-santé mentale», ainsi que dans plusieurs rapports parlementaires.
Cette coordination et ce regard multidimensionnel ne peuvent exister qu'en proximité immédiate, en tenant compte des spécificités et des dynamiques des territoires de vie de chaque usager.
Bref, face au désengagement de l’Etat, il revient une fois de plus aux collectivités locales comme La Seyne sur Mer, d’être imaginatives et de créer de nouveaux outils complémentaires, à l’échelle locale, pour répondre aux besoins en santé des administrés.
Le Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) est conçu comme un espace non hiérarchique de codécision entre les membres, il est présidé par un élu local, co-animé par la psychiatrie publique, intégrant en son sein les représentants d'usagers et des aidants. C'est un outil opérationnel de démocratie participative, dont l'importance a été entérinée début 2015 par son inscription dans la loi de modernisation du système de santé. Le CLSM aboutit à des actions concrètes (création d'outils ou de dispositifs, cycles de formation...) qui émanent de commissions de travail par thématique ou par public. C'est un outil de pleine citoyenneté pour tous, facilitateur de rétablissement et permettant l’autonomisation pour les personnes ayant des troubles psychiques : c'est à dire permettre aux usagers des services de santé mentale de décider pour eux-mêmes - leur donner les moyens d'être autonomes, de décider, de choisir.
Premier constat. Il apparaît après ces premiers échanges que les besoins sont nombreux, la totalité des participants dresse un diagnostic partagé sur des besoins en coordination et en prise en charge adaptée. On constate aussi que la volonté est partagée et que chaque acteur peut et veut apporter son concours, par son expertise et ses spécificités. Bref loin d’être découragés malgré les difficultés de leur quotidien, les participants ont montré leur volonté de se saisir de ce nouvel outil.
Ce n’est qu’un début, mais au vu des attentes fortes des usagers et de l’intérêt porté par les différents acteurs (ARS, hopital, associations de professionnels et d’usagers), gageons que cet outil permettra de mieux connaître et d’apporter des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens, encore trop nombreux à souffrir dans leur corps et dans leur âme.
https://www.pressreader.com/france/var-matin-la-seyne-sanary/20161212/281556585459726